Un Juge impartial

Un Juge impartial

Imprudemment Martin a tué son voisin
D’un coup de fusil assassin.
Aux gendarmes venus l’arrêter,
Il prétend qu’il n’y est pour rien.
Les pandores, sans l’écouter
L’ont amené devant le juge
-Ah, ah, dit le magistrat sarcastique
Voilà l’auteur de ce grabuge
Et ne protestez pas, je connais la musique
Votre mère est une inconnue
Et vous n’avez jamais connu votre père
Depuis, vous traînez dans la rue.
Vous le savez, l’oisiveté, ça mène au crime !
-Pas du tout, répond l’inculpé,
J’ai père et mère légitime,
Monsieur le juge, vous vous trompez
Dans la maison de mes parents,
Je menais une vie prospère.
Et me voilà presque en prison.
Mon voisin serait bien vivant,
S’il avait cette nuit évité ma maison.
Je regrette pour lui que sa femme adultère,
M’ait choisit un soir pour amant.
Un étranger, chez moi, en des lieux où j’habite,
Et dans l’obscurité, le coup partit si vite !
Faut dire qu’il est cause à telles confusions,
Qu’on peut penser que l’homme était un trublion.
-Vous aviez bu, je crois, les méfaits de l’alcool,
Dit le juge toujours ricanant
Sont un sujet d’études et de textes Interpol
En plus de criminel, vous voilà délinquant !
-Nenni monsieur le président, je ne bois pas.
-Je le regrette, et, vous aggravez votre cas.
Si vous étiez, au moins, adepte d’une drogue ?
Gronde le juge de sa voix rogue.
Mais nanti, et sans addiction,
Vous êtes, mon ami un bandit d’élection
Et vous aurez besoin d’un avocat habile.
Défendre un non coupable est chose difficile.
- C’était, chez moi la nuit, légitime défense !
-Négatif, en la circonstance,
Fallait pas jouer au Shérif
Car dans ce cas, c’est le mort qui saisit le vif


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