Passer ad Leporem Consiliator

Passer ad Leporem Consiliator

Un Lièvre, prisonnier des serres d’un aigle,
Se faisait fustiger
Par un Passereau qui se croyait espiègle
En lui disant pour davantage l’affliger
En des formules lapidaires :
«Où sont-elles passées tes pattes légendaires ?
Leur renommée, dit-on, n’est plus à faire,
Qu’en sera-t-il une fois dans son aire ?
Nul doute qu’un autre que la Fontaine
L’écrira toujours incertaine !»
Mais alors qu’il parle encor,
Un Hobereau l’attrape et le met à mort,
Le pauvre oiseau criant d’une plainte vaine.
«Toi qui, insouciant,
Dit le Lièvre en appréciant,
Te riais de mes maux il y a un instant,
Ne déplores-tu ton sort maintenant
Par des cris aux miens pareils ?»

Ne pas prendre garde à soi
Et, aux autres donner conseils
Est stupide (selon moi).

Fable librement inspirée par Phèdre


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