La Mouche et le Cocher

La Mouche et le Cocher

Une Mouche, d’un mauvais ton,
Apostropha ainsi un Cheval renâclant :
« Et bien fainéant,
Veux-tu comme mon cousin Taon
Que de mon aiguillon
Je refasse de sa Fable leçon
Pour te mener en Postillon
D’un coup sur le croupion ? »…
… « Si tu évoques Phèdre et sa Mule,
Ou La Fontaine l’ayant reprise,
Voilà nouvelle méprise
De ton espèce ridicule
T’en faisant encore rater le coche :
N’as-tu compris de ces récits le sens
Qu’il faille avec moins de diligence
Te répéter que me tirant à gauche
Je ne puis aller à droite
Sans à cette volonté renégate
La voir contrariée par qui tiens fouet ?
Vois-tu, rien de ton fait ! »

Notre bourdonnante
Par la diatribe sidérante
Traitée de fanfaron Scaramouche
Pris (un comble) la mouche
Et piquée au vif
En vindicative Stryge
Attaqua non pas l’équidé mais son Aurige !
Gêné par ses assauts agressifs
Le pauvre Cocher s’agita alors tant sur ses rênes
Qu’il fit cabrer sa bête, mise à la peine
Par un tel remue-ménage,
Retournant soudain tout l’attelage !

Il en est ainsi de ceux qu’on ignore
De prime abord
Par leur insignifiance :
Méfiance…
… Une seule occasion
Suffit au félon !

Auteur : Val


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(tiré de l'ouvrage édité : Histoires de Fables)

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