Joute XII

Joute : Thème : Animal fétiche

  • Précision sujet : Mettre en rime son animal fétiche de Fable
  • Forme : En rime, structure libre

Fabulistes engagés : Val - Simard - David-Claude - Alexandre Marrot


Les Naufragés et leur salut

Réunis dans une ravine asséchée,
Quelques Insectes partageaient société
En ce royaume
Quand un Bousier plutôt bonhomme
S’immisça parmi ce noble parterre
Présentant sa pelote de purin et de terre
Pour allégeance à sa cour…
… La farce tourna court,
Abeilles, Coccinelles,
Lampyres ou Syndelles
Moquant aussitôt ce porteur d’écrouelles
Aux relents pestilentiels
Quand un soudain déluge
Vint emporter nos démiurges
Dans le lit retrouvé du ru !
Ailes et élytres déjà noyés
Tous nos naufragés,
Leur cause perdue,
D’alors mander secours à notre Scarabée
Flottant sur sa puante bouée…

 « Un saint sauveur,
Moi de si peu sainte odeur ?
Allons, il serait malvenu
Eut égard à vos rangs, bien qu’ici déchus,
De trouver salut
Auprès d’un parvenu
Si peu insigne !  »
Dernière tirade bien maligne,
En fait ici prétexte
À faire état qu’au seul contexte,
Alors changeant, des uns jusqu’ici les juges
Aux mêmes de jouer les transfuges

Auteur : Val


Le Perroquet et le Pirate

Un Perroquet, debout sur l'épaule d'un Pirate
y était accroché par une chaîne à une patte.

Comme il croyait tout ce qu'il entendait,
on lui expliqua que s'il se détachait,
il aurait tôt fait d'être emporté par le vent
et qu'il souffrirait de faim et d'autres désagréments.

Lui vouant pour cela une éternelle reconnaissance,
le Perroquet apprit quelques pas de danse
que le pirate récompensa sans ménagement
par quelques noix et autres aliments.

Satisfait de son sort et de la vie qu'il menait,
il fut une chose qu'on ne lui enseigna jamais :

Ce n'est pas parce qu'on le répète cent fois
qu'un mensonge devient une vérité de foi.

Fable de Pierre Simard


Les trois Corbeaux et le Bousier

Mes trois Corbeaux avaient le gésier
Qui criait famine
Quand l’un d’eux aperçut un Bousier :
«Pas cette vermine !
Protesta l’un des deux autres, avec horreur.
Il est de ces espèces
Qui se nourrissent chaque jour de fèces¹ !
N’y a-t-il pas mieux comme choix de saveur ?»
Mes trois Corbeaux se remirent en chasse
Pour, disons-le, trouver repas moins dégueulasse.
Après quelque temps, les Corbins
Dénichèrent des cadavres de Colombins,
Putrides et grouillant de centaine d’asticots :
Chacun y mangea son écot.

On voit le mal partout,
Sauf en nous !

Fable de David-Claude


Le Dahu

  
La légende raconte
(Ou bien est-ce un conte
Rapporté par les ainés ?)
Que dans les Pyrénées
Vit un étrange animal
Grand et fier comme un cheval

Sa morphologie bizarre
De par ses pattes d’aspect rare
Et de longueurs inégales
Plus courtes en amont qu’en aval,
A la montagne le condamnant ;
Autour des cimes il trotte, en tournant.

Ainsi pour chasser le dahu
Il suffit de faire chahut
Pour que se retourne l’animal
Dans le sens qui lui convient mal ;
Nul besoin qu’on l’appâte :
Déséquilibré par ses pattes
Il choit en pivotant dans sa peur
Directement au pied du chasseur

Parti à la chasse au Dahu
Je n’en ai pas vu, pas eu…
Mais de si beaux paysages
(Qu’ignorer il n’eut été sage)
M’ont ébloui de leurs couleurs.
J’ai respiré mille odeurs
Et le chant des ruisseaux
Répondant aux oiseaux
Ont rempli de merveilles
Mes bien pauvres oreilles….

Il est parfois bon de suivre
D’oniriques chimères
Que de vouloir vivre
Sans mystère…

Fable de Alex Marrot

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