Joute V

Joute : Fable de transformation d'un texte écrit en prose en une Fable en rime avec une difficulté de forme - (Proposé par David-Claude)

  • Le texte :

Malicou, Je sais tout

Contes et Légendes de Lorraine


Il était une fois une comtesse qui avait perdu une bague de très grande valeur. Le comte avait décidé d'appeler Malicou, le surnom du personnage : « Je sais tout » ! Il se rendit au château, la comtesse lui dit : "Que veux-tu pour retrouver ma bague?" Malicou répondit à la comtesse : "Il me suffit de trois repas.”
Une fois le premier repas fini, Malicou dit “ En voilà un ” Il redit la même chose après le deuxième et après le troisième repas. Alors les cuisiniers allèrent dans la cuisine, persuadés que Malicou les avait découverts !
Ils allèrent chez Malicou pour le supplier de ne pas révéler celui ayant dérobé la bague. Un des cuisiniers proposa : "On va vendre la bague et on partagera l'argent avec toi ” Malicou lui répondit : "Je suis un honnête homme", et ajouta : « faites avaler la bague au coq du château »
Plus tard, Malicou dit à la comtesse : "C'est le coq qui a volé le bijou" La Comtesse fit tuer le coq et elle trouva la bague dans le gésier de l'animal. Elle récompensa Malicou d’une une grosse somme d'argent.
  • La difficulté : Ne pas composer de rimes en "e" ou "é-è-ê" (phonétiquement : en "heu" ou "hé") sauf évidemment le e-muet comme dans "envie"
  • Morale libre

Fabulistes engagés : Simard - Val - David-Claude


  • Les textes :

Malicou Je-sais-tout

Contes et Légendes de Lorraine

Une comtesse perdit une bague de valeur.
Le comte, son époux,
Décida d’appeler Malicou Je-sais-tout
Pour trouver le voleur
Ou l’endroit où a été rangé le bijou.
Quant au château, il fut,
On parla du tribut.
La comtesse lui dit : « Quelle contre-partie
Veux-tu pour chercher mon alliance sertie ?
– Trois repas. » Puis plus tard, il fit : « En voilà un
De terminé. » Encor le dit-il à chacun
Des deux autres repas.
Alors que les cuisiniers ôtaient couverts
Et assiettes, ils crurent être découverts ;
Donc, ils supplièrent Malicou de ne pas
Révéler qui avait osé voler l’objet.
Pour le persuader, l’un d’eux eut le projet
De partager le gain
Qu’il rapporterait. « Je ne mange de ce pain !
Je suis homme honnête. » Pourtant, il ajouta :
« Faîtes avaler la bague au coq du château. »
Sur un plateau,
Il apporta
Ensuite à la comtesse le nom du fautif.
« Le coq est le voleur, » dévoila Malicou.
Aussitôt la volaille se fit tordre le cou ;
L’on trouva le motif
De la chasse dans le gésier du filou…

L’on s’arrange avec la vérité
Mais aussi avec son honnêteté !

Fable de David Claude


Malicou et la famille royale

Une lionne qui avait perdu son gigot
alla conter sa peine au lion qui la chose de haut.

Trouvant là belle occasion,
Malicou, l’habile renard, fit au roi une correcte proposition.

- Peu m’en faut, trois repas, et du coup,
je vous dirai où est votre cuisseau.

Coupables de l’affaire, deux affamés lionceaux,
qui de la lionne craignait le courroux,
insistèrent que leur secret ne soit dévoilé en rien,
l’implorant plutôt qu’il demeure discret, pour leur bien.

- Apportez-moi gibier que je corrige votre condition.

Bien sûr le renard profita de la situation
et ne laissa derrière lui qu’un gigot bien saignant
qu’il fit remettre là où devait être l’objet de leur attention.

Pour éviter le piège que la blague ne tourne en rond,
Malicou se rendit à la cour du roi sans perdre de temps.

- Honnête sujet comme je suis de mes seigneurs,
après m’être si bien fait accueillir, de chair et de coeur,
tel que promis, une idée et une vision me sont venues.
Se pourrait-il que vos majestés aient mal vu
et que le divin festin de la cour de la reine et du roi,
se trouve toujours et encore au même endroit ?

Trouvant à sa place le gigot promis,
le roi fit remettre au renard un autre prix,
il le couvrit d’or et d'argent.
Que vaut un trésor, lorsqu’on a rien sous la dent !


La Bague et ses Escamoteurs

Une Comtesse, promise au régnant,
Ne retrouva plus son présent,
Une bague sans commun :
L’ayant ôtée au repas
Aussitôt on soupçonna
Quelques voleurs ou gredins !
On fit donc fermer le château
Avec ses gens en huis clos
Mais, après maintes fouilles au corps,
Bredouille en demeura l’effort …

Vint alors un certain Malicou,
Craint à la cour
Car de ses bruits toujours
En percevant le tout !
Qu’il retrouve le précieux lot
Et du titre de son choix
De lui en faire volontiers l’octroi :
Mais celui-là, pour tout fricot,
D’entamer les trois gâteaux
Restant sur la table des nobliaux !
Un, puis deux… Quand des cuisines
Soudain trois serviteurs
Viennent en escamoteurs
Faire aveu de rapine
À qui en releva la supercherie
Tentant de soudoyer ce héros
D’en partager l’écot :
Ayant pitié de leur infamie
- Ou pour le futur
S’en faisant des alliés sûrs –
Notre maitre du bonneteau,
À la maitresse des lieux,
De faire meilleur jeu
Déclarant qu’elle perdit le joyau
Dans la dernière galette pour, en confiseur,
De ses peurs
En assurer la trêve, tirant
Alors la convoitée fève, sésame offrant
À la Dame… Couronne du Roi !

Etonnante fin
Au sort du larcin
Faisant depuis la joie
Des fêtes du nouvel an
A ceux, symboliquement, le retrouvant

Pour notre part, voyons que d’un rien
On peut en tirer grand destin !

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