Dictionnaire amoureux de la Fable

Dictionnaire Fabulaire

Un Dictionnaire de la Fable ?
Non, non, j’ai bien dit « amoureux »… Donc n’attendez pas ici de trouver une anthologie de la Fable mais simplement ce dont votre serviteur a envie d’y trouver ! Certes quelques définitions et entrées incontournables mais aussi des coups de cœur, des petits plaisirs, des passions, des préférences et des choix subjectifs.
Des définitions justes mais aussi plus extravagantes…

Bref, qu’on y pioche ce que l’on a envie ;
Ce dictionnaire est pour l’instant en évolution constante


A

  • Académie : Ah, l’Académie… Le genre Fabulaire est-il un art ? Une littérature ? Mérite-il quelques palmes académiques ? Palmé, le Fabuliste n’en a bien cure (sauf quelque La Fontaine) et préfère celle du vilain petit Canard !
  • Âne : Dans la longue liste des Animaux de Fable, l’Âne en est une des victimes collatérales, d’où sa réputation de bête… de somme pourtant pas quant à son caractère bâté on ne le doit qu’à Louis XVI moquant là l’un de ses palefreniers ; non décidemment notre Âne n’a pas de « peau » !
  • Apologue : Terme ancien qui désigne un court récit ou un bref enseignement se voulant emprunt de vérité et rapporté allégoriquement aux Hommes.

Fable n’est sans son apologue… Pompeux parfois, moraliste sans doute et parfois même douteux mais, qu’on le sache, s’il clôt le Fabliau n’en est que la racine où s’y enroule le récit !

  • Auteur de Fables : Fabuliste donc ? Pas vraiment… L’Auteur de Fables se différencie de ce dernier par son seul écrit, louable d’ailleurs. Le Fabuliste lui, et en outre, accompagne son art de sa tradition et de sa culture ; Mais le Fabuliste est toujours un Auteur de Fables, ce qui est moins vrai dans l’autre sens…

B

  • Babrius : Babrius, parfois Babrias, semble avoir été un poète d’origine Grec ayant vécu au cours des 1er et 2ème Siècle CE.

Il n’existe que peu de traces de sa vie ou de détails sur son action en son temps. Toutefois on lui attribue la traduction des Fables d’Esope et peut-être la rédaction de certaines ou du moins de certains textes les présentant. Les fragments de ses écrits, retrouvés au mont Athos, auraient permis de reconstituer plus d’une centaine de Fables Antique…
Mais voyons ce qu’en dit Babrius lui-même :

« Il y eut d'abord une race d'hommes justes, celle que l'on appelle la race d'or. Une autre, dit-on, lui succéda, celle d'argent. Et parmi les races nous tenons le troisième rang, nous les hommes de la race de fer.
Du temps de la race d'or, les animaux possédaient aussi un langage articulé, connaissaient les paroles que nous échangeons, et tenaient assemblée au milieu des forêts. Le pin parlait, tout comme les feuilles du laurier. Le poisson dans les flots s'entretenait avec son ami le marin, les moineaux se faisaient comprendre du paysan. Et la terre produisait toutes choses sans rien demander en échange, les mortels et les dieux vivaient en compagnons. C'était ainsi.
Tu peux l'apprendre et le comprendre auprès de notre vieil et sage d'Esope, qui nous a raconté des fables avec toute la liberté de la prose… »

  • Bidpay : Se reporter à l’entrée « Les trois Rois Fables »…

C

  • Claris de Florian (Jean-Pierre) : outre ce nom étonnant, fut un auteur doué et apprécié par ses pairs.

Pour ce qui nous intéresse ici, il a été un Fabuliste très talentueux, souvent comparé à Jean de la Fontaine, l’égalant ou le surpassent pour certains.
Malgré sa mort précoce, Claris de Florian étant né le 06 mars 1755 et décédé le 13 septembre 1794, il aura laissé plus d’une centaine de Fables ! Certaines expressions ou morales sont demeurés depuis à l’exemple de « Pour vivre heureux, vivons cachés », « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées », « éclairer sa lanterne » ou « rira bien qui rira le dernier »…

Voici également l’éloge d’un critique de littéraire de l’époque :

« Tous ceux qui ont fait des fables depuis La Fontaine ont l’air d’avoir bâti de petites huttes sur le modèle et au pied d’un édifice qui s’élève jusqu’aux cieux ; la hutte de Florian est construite avec plus d’élégance et de solidité que les autres et les domine de plusieurs degrés ».

Bref, ce cher Claris de Florian est d’entre nos pairs sans doute le plus talentueux dans son style, sa créativité et son originalité, n’ayant à priori rien emprunté à qui que ce soit (même et respectant la tradition Fabulaire, notamment avec son éblouissante Fable : « La Fable et la Vérité ».
Honorons donc la mémoire de ce brillant Fabuliste, quelque peu oublié, et qui connu des épreuves difficiles à la fin de sa vie sous le régime de la « Terreur ». Notons qu’il mourut de phtisie probablement comme Jean de la Fontaine ! Gloire donc à notre proche de Voltaire qui mérite une place de choix à la Table des Fabulistes…

D

  • Déférence : « En poésie, comme à la guerre, ce qu'on prend à ses frères est vol, mais ce qu'on enlève aux étrangers est conquête ! » Cette déclaration tonitruante de Claris de Florian est celle dont tout Fabuliste peut s’approprier l’à-propos. Mais si on s’inspire, surtout les ans passant bon an mal an, forcément de ce qui a déjà été, le monde Fabulaire n’étant point né avec celui le pratiquant, il est de tradition de faire déférence à nos pairs ; trop oublie de le faire ===> Déshommage
  • De la Fable : Essai du Fabuliste Claris de Florian à propos… de la Fable !
  • Déshommage : Mot barbare pour, à contrario de la déférence du Fabuliste à ses pairs, faire faux éloge de l’auteur oubliant de citer la source (quand il ne l’a pas tari) de ses frères et sœurs de plumes ! Pour étayer le propos, imaginez que les Fable de Marie de France, « Le Loup et le Chien » ou « Le Corbeau et le Renard » aient été pillées par un malin, qui pris, en nierait jusqu’à l’existence de cette grande Dame Fabulaire ? Qui pour avoir osé le forfait… Ne le citons pas ici mais sermonnons-le d’une tirade : « Ce que Fontaine puise n’en tarit source ! ».
  • Dictionnaire amoureux de la Fable : Vous êtes entrain de le lire !

E

  • Esope : Ce personnage méconnu, ayant vécu à une époque très lointaine, se doit de figurer dans le Panthéon des illustres par le fait qu’il est le « Père des Fables » ! Oui, un Fabuliste. Mais surtout il est l’inspirateur et le conteur dont les mots rejoindront l’imaginaire des Scaldes, des Orateurs, des tribuns ou des bouffons. N’oublions pas qu’à une époque, la culture orale était celle prédominante chez nombres de peuples et que le Mythe, le Fabuleux et le Merveilleux se mêlaient à l’Histoire, aux Légendes et à la Connaissance.

Ainsi rendre hommage à celui qui incarne toutes ces choses humaines est bien le moins à faire quand on désire parcourir les mondes antiques…

Nom : Esope (Aisôpos en Grec).
Origine : Inconnu, peut-être Phrygienne.
Période Historique : Grèce Antique.
Naissance et mort : Du VII au VI° Siècles BCE, selon les sources.
Identité : Phrygien probablement puis Grec une fois affranchi.

On ne sait que très peu de la vie d’Esope, ni de sa naissance exacte et peu sur sa mort.
Toutefois le personnage, selon Plutarque ou Hérodote, était un esclave, peut-être de guerre, très laid, boiteux, bègue et même bossu, pour tout dire difforme !
Peut-être vint-il de la ville de Thrace, Mésembrie, ou d’une cité Phrygienne. Il fut l’esclave d’un être du nom de Iadmon qui finit par l’affranchir après l’avoir repris à un certain Xanthos. On le fait parfois orateur, conseiller de Crésus lui-même !
On dit alors que chargé d’apporter à la cité de Delphes des offrandes au temple d’Apollon il y vola peut-être une coupe sacré… procès fut fait et Esope aurait été condamné à mort puis jeté du haut d’une falaise !

En fait, et en cela on trouve tout le trait mensonger, parfois vrai, toujours ambigu et trouble de la Fable… la vie d’Esope ne pouvait être que conter telle une Fable ! D’ailleurs à cette époque les Fables existaient déjà mais n’ayant point de nom on leur donna celui d’Esope.
Sans doute de là vient sa grande notoriété en Grèce, dans toute l’Antiquité puis au travers des cultures et des siècles. Esope ne semble jamais avoir écrit de Fables mais en aurait colporté beaucoup, les narrant de belle manière.
Etait-il réel ?
Fut-il aussi laid qu’on l’a écrit ?
Créa t-il le genre qu’est la Fable ou n’en fut-il que le brillant passeur ?

Pourquoi un être devient célèbre et un autre le demeure ? Une question de Fable.
Esope fut choisi par le Destin pour être le Père des Fables, qu’il en soit ainsi !

Esope reste ici et se repose

F


Fable
Fabliau
Fabuliste
Fabulaire

G

  • Gueuloir : Le terme de « Gueuloir », dérivé de la « Gueule » et donc de la bouche, remonte au 19ème Siècle notamment illustré par le fameux Gueuloir de Flaubert. Cette épreuve consiste à lire ses écrits à haute voix face à un auditoire pour le passer à la critique quant à en juger l’harmonie… C’est là l’essence de tout Conteur et un redoutable rite de passage !

Et sachez que le Fabuliste, s’il n’est bon orateur, fuit tout gueuloir…

Goupil

H

I

J


Jean de la Fontaine

K

L

M


Magnus Gottfried Lichtwer
Marie de France

N

O

P


Pierre
Prose

Q

R


Rime

S

U

V


Val

W

X

Y


Ysengrin
Ysopet

Z


Zoo
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